L’internet des objets, de nouveaux défis à relever ?

Assimiler les implications liées à ce marché exponentiel demeure vital pour les entreprises françaises qui ont encore du mal à comprendre les bases fondamentales de l’internet des objets, IdO en abrégé (IoT en anglais, "Internet of Things"). Les experts prédisent une explosion des usages via la mobilité et la connectivité. A travers une première approche, qu’en est-il ?

Qu’est-ce que l’IdO ?

Selon Wikipedia, l’’Internet des objets représente l’extension d’Internet à des choses et à des lieux dans le monde physique .

Dans le domaine médical par exemple, certaines entreprises ambitionnent déjà de concevoir les technologies de capteurs qui, demain, récupéreront l’information directement dans le monde physique plutôt que de passer par les humains, peu fiables et trop subjectifs.


L'internet des objets - IdO

Un marché prometteur qui divise

De nombreuses études le confirment, d’ici 2020, le nombre d’IdO et de capteurs connectés augmenteront de manière exponentielle (26 milliards de périphériques connectés d'ici à 2020 selon la dernière étude du cabinet Gartner parue en mars 2014).

Comme à chaque évolution, les experts sont loin de faire l’unanimité quant à l’internet des objets et deux visions s'opposent.

D’un côté, les convaincus justifient leur engouement à l’IdO par un futur ultra-connecté où internet s’étendrait au-delà des seuls appareils dotés d’écrans mais aussi aux objets les plus communs de la vie courante pour assister les hommes dans toutes leurs tâches quotidiennes.

De l’autre, les sceptiques redoutent les écueils de confidentialité et l’amplification des inégalités numériques.

Il est vrai que ce marché suscite encore de multiples interrogations. Ce type d'innovation de rupture va imposer aux entreprises d'élaborer de nouveaux modes de production et de commercialisation et de sortir de leur zone de confort.

Ce n'est certes pas une première, mais dans l'immédiat, aucune normalisation des outils et des composants, aucune mutualisation des méthodes et des organisations entre les différents acteurs qui se contentent d'attendre la manne promise.

Réussir la convergence des technologies et du quotidien

L'IdO va progressivement modifier le quotidien des utilisateurs pour en devenir une partie intégrante et imposer de nouveaux modes d'usages et de fonctionnement.

C'est l'émergence d'un nouvel internet qui s’intégrera chaque jour davantage dans le monde physique. Il développera de nouvelles interactions avec l'environnement aussi bien personnel que professionnel, tant privé que public de l’utilisateur.

L’IdO pourrait créer des solutions à des besoins vitaux à l’homme comme l’approvisionnement d’eau partout, la baisse de la pollution dans les grandes métropoles du monde entier, la maîtrise des énergies non polluantes. Et sans doute bien d’autres choses encore.

Ce qui offre de nombreuses opportunités pour les entreprises de capter une part de ce marché en pleine ébullition.

Le mieux dans l'immédiat est de se focaliser sur l'utile, tout ce qui peut faciliter le quotidien de l'utilisateur, ou le lui rendre plus simple que d’imaginer des débouchés lucratifs pour des technologies de transmission et d’analyse de données toujours plus performantes et toujours plus accessibles.

Même si, à l'heure actuelle, ce n'est pas forcément cet axe qui est privilégié.

L’interconnexion des objets physiques va générer un véritable changement de modèle de société. Seulement, rien n'est encore définitif et l'un des principaux challenges sera d'apprivoiser la convergence des technologies et du quotidien.

Il est encore trop tôt pour déterminer avec certitude qui sera le vainqueur, qui sera capable d'y arriver.

Les experts sont unanimes : personne ne peut dire aujourd’hui, quels seront les objets connectés réellement utilisés dans les prochaines années. Ce qui laisse la place à une myriade de possibilités...

Ouvre des opportunités de communication directe

Toucher le client où qu’il soit et adopter le concept d’" ATAWAD" (Anywhere, Anytime, AnyDevice) via la forte croissance de la mobilité et de la connectivité en proposant de nouveaux services : c'est le challenge à relever pour l'IdO.

Seulement, pour ne pas ressembler à un matraquage publicitaire ciblé, ces nouveaux services devront être à forte valeur ajoutée et proposer une réelle amélioration par rapport à un besoin spécifique et identifié.

C'est ainsi que l'IdO pourra créer une réelle interaction avec l'utilisateur qui, satisfait, contribuera à le fidéliser à bon escient.

L'adoption des usages proposés par ces objets sera sans doute bien plus sélective que les souhaits des entreprises. Ils devront trouver leurs places et usages dans un univers physique déjà très connecté.

Cette hyper connectivité ne finira-t-elle pas être perçue comme une violation de la vie privée ? Qu'apportera-t-elle de plus à l'utilisateur ? Sera-t-elle toujours en corrélation avec les usages basiques d'Internet ? Etc.

Qu'il s'agisse d'adoption rapide ou de rejet, seuls les usages détermineront si l'IdO permettra de collecter de plus en plus de données sur les activités de l'utilisateur, ses interactions sans instaurer de limites. Et d'abord, quelle seront-elles ? Qui les déterminera ? Les politiques et la société ? Les entreprises elles-mêmes ? Les utilisateurs à partie du moment où ils en sont les auteurs ? Et, les entreprises seront-elles capables d’interpréter les quantités massives de données que l'internet des objets générera ? De nombreuses questions qui restent encore en suspens.

L’IdO crée bien une nouvelle dynamique offrant de nouvelles opportunités de communication directe entre l’entreprise et l’utilisateur qu’il faudra savoir exploitée intelligemment, réadaptée au fur et à mesure des résultats de suivi.



Optimiser la gestion des données personnelles

La récolte massive de données d'interactions humaines récoltées directement dans le monde physique a de quoi séduire une majorité d'entreprises.

Sous prétexte d'approfondir notre compréhension de l'humanité, l'IdO réussit à convaincre et trouve un énorme potentiel dans toutes les applications moins commerciales mais néanmoins intrusives.

Toute nouvelle technologie est simultanément porteuse de nouvelles libertés comme de menaces inédites et l’IdO ne fait pas exception.

Les informations générées par "l’Internet des objets et le wearable seront de plus en plus personnelles". Elles formeront ce que Siân John appelle une "piste de données", que les utilisateurs laissent derrière eux, permettant ainsi une véritable traçabilité de leur quotidien de manière intelligente et aussi plus insidieuse si l’utilisateur n’y prend pas garde.

Cette technologie sensée lui faciliter le quotidien ne risque-t-elle pas de le transformer au point de le rendre complètement dépendant ? Nomophobe ? A moins que les utilisateurs ne développent d’autres phobies… Aucun moyen de l’affirmer aujourd’hui sans aucune crainte.

De fait, la vie privée est et sera un des gros enjeux de l’IdO. Et son acceptation sera aussi fortement liée à la protection des données personnelles.
Ce qui entraînera une confrontation avec les problèmes d’interopérabilités, d’éthiques et de sécurités. Inévitablement.

Car, derrière chaque donnée personnelle générée se trouvera un individu u’il s’agira de privilégier. Ce qui ne sera pas sans difficultés. La raison d’être d’une entreprise est avant tout de "faire du profit", le bien-être de l’individu n’intervenant que dans un second temps…

Conclusion

Qu'on en devienne acteur de premier plan ou qu'on en reste simple spectateur pour le moment, l'IdO poursuit son chemin et s'implante toujours plus dans le quotidien.

Il appartient à chaque entreprise de déterminer le rôle qu'elle souhaite jouer sur ce marché qui se construit dès aujourd'hui.

L'IdO demeure encore une vision vague qui laisse entrevoir de nombreux bénéfices sans tenir compte des freins déjà identifiés ou encore à venir, sans proposer de concept clairement identifié.

Présenter un potentiel important ne définit pas la meilleure marche à suivre pour en tirer le meilleur parti, ni les éléments qui contribueront au succès de l'IdO dans le quotidien, si ce n'est les usages qu'en détermineront les utilisateurs dans un cadre délimité et librement consenti.

Et, si vous avez une question ou besoin d'un conseil, n'hésitez pas à me contacter.

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