L'avenir du web sera mobile ?

L'Internet mobile subit actuellement une forte progression soutenue par une hausse des ventes de terminaux mobiles tant dans les Smartphones que les tablettes numériques. Les entreprises doivent s'adapter à ce nouvel usage nomade alors que la plupart d'entre-elles continuent encore de l'ignorer.

C'est du moins ce que suggère différentes études sorties ces derniers mois qui concernent aussi bien le taux de pénétration que les usages effectifs et attendus des mobinautes.

1. La population des mobinautes plus hétéroclite

Il y a aujourd’hui 19 millions de mobinautes en France*, soit une croissance de 23% en un an, selon le bilan sur l'audience de l'Internet mobile en France du 4ème trimestre 2011 de Médiamétrie.

Cela signifie que l’Internet mobile ne touche plus aujourd’hui une petite élite, mais bien toute la population française. 3 chiffres viennent bouleverser bien des stéréotypes :

  • 80% des mobinautes n’habitent pas en Ile-de-France
  • 50% des mobinautes ont plus de 35 ans
  • 43% des mobinautes sont des femmes (contre 40% il y a un an)

Si de plus en plus de Français utilisent Internet depuis leur mobile, il faut noter également que chacun de ces Français passe plus de temps sur Internet.
Lors de ce trimestre, chaque visiteur aurait consulté en moyenne 1248 pages, soit une augmentation de près de 40% par rapport au 1er trimestre 2011. Ce chiffre se traduit évidemment par une augmentation du temps moyen passé sur les sites mobiles : 6h24, soit 1h24 de plus.

Autant de chiffres qui confirment la pénétration du média mobile, qui est la conséquence logique de la croissance des smartphones dans le parc mobile français.


mobile code barre 2D

2. Smarphones (et consorts) VS tablettes tactiles

Au premier trimestre 2012 (Source : Médiamétrie / Etude TSM - MCI - 1er trimestre 2012 ), 19.4 millions d'individus de 15+ sont équipés d'un Smartphone (soit +49% en un an). Ils représentent 45% de la population 15+ équipée mobiles.

Le profil des équipés Smartphone devient de moins en moins discriminant :

  • un profil plus mixte : 45% des équipés sont des femmes (+3.6 point en un an)
  • 50% des équipés sont âgés entre 25 et 49 ans (+5 points en un an)
  • la part des CSP + dans les équipés Smartphones diminue légèrement (ils représentent 32.3% des équipés, en baisse de 0.7 point), tout comme les retraités (11.3%, soit - 2.8pts) et les étudiants (7.8%, soit -6 pts), au profit des CSP- (35.9%, +5 pts) et des autres inactifs (12.7%, +4.4 pts)

Regarder la télévision ou des vidéos sur son Smartphone est un usage bien installé. Au 1er trimestre 2012 :

  • 40.2% des équipés Smartphones ont regardé la télévision et/ou de la vidéo sur leur mobile au cours des 30 derniers jours
  • 25.3% des équipés Smartphones ont regardé la télévision
  • 27.9% ont consommé de la vidéo

Selon le spécialiste du marketing mobile UserAdgents, 3 millions de tablettes ont été vendues en France (février 2012) et elles représentent 10% du trafic Web.
Selon Adobe, le panier moyen dépensé chez les e-commerçants est 54% supérieur sur tablettes que sur mobile et 21% supérieur que celui sur PC.

Enfin, une autre étude menée aux Etats-Unis par le Cabinet Nielsen (illustrée par GetElastic)permet de découvrir une comparaison intéressante entre les tablettes, les e-readers et les Smartphones. Elle indique les endroits et les niveaux d’utilisation des appareils :

  • L’utilisation de la tablette se fait majoritairement devant la télévision.
  • L’E-reader est utilisé plutôt dans le lit.
  • Les Smartphones sont utilisées dans TOUS les autres cas.

3. Les usages de l’Internet mobile

Dans son étude sur "les consommateurs et leurs mobiles", dans le cadre de la commission "Innovation et technologie" de l'AFRC présentée en mai 2012, Nexstage a défini quatre usages qui englobent toutes les activités mobiles en ligne :

  • un usage en continu: les mobinautes utilisent leur mobile en tout lieu, pas nécessairement en mobilité. Ils l’utilisent aussi chez soi, et ce, même en présence d’autres personnes ou devant la télévision.
  • une utilisation dans l’instant
  • des usages spécifiques aux mobiles: le mobile empiète de plus en plus sur l’internet. Aujourd’hui, ces applications ont des usages qui empiètent de plus en plus sur le poste fixe.
  • l’apparition de nouveaux gestes : les mobinautes ont développé via le mobile et ces nouvelles applications de nouveaux usages. Par exemple, la photo se généralise et est devenue un nouveau mode de communication instantané (Instagram). Le mobile fait aussi désormais office de porte document (billet d’avion, de train) et d’identificateur (protocole 3D secure).


tablette tactile

4. L’addiction à l’Internet mobile

Certaines études démontrent l'addiction de l'Internet mobile de plus en plus importante auprès d'une proportion de mobinautes grandissante. Faut-il parler "d’obésité numérique" face à ces mobinautes dépendants de la technologie ?

C'est surtout le téléphone mobile qui concentre la dépendance, allant même jusqu'à accompagner les utilisateurs jusque dans leur lit puisqu'ils affirment dormir avec.

Ainsi, ils font désormais partie de notre quotidien, que ce soit pour surfer sur Internet, pour gérer les emails, pour surveiller la météo, pour circuler, etc. Il n’est donc pas étonnant de voir ces terminaux mobiles s’imposer un peu plus chaque jour, et diversifier leur utilisation, jusqu’à prendre la place d’autres plaisirs.

Face à ces nouveaux besoins, quels enjeux pour les entreprises ?

Elles doivent proposer des formats de contenu adaptés aux terminaux mobiles, sous peine de perdre une partie de leur audience.
Les services deviennent des applications d’apprentissages et d’assistance. D’autant qu’on observe un taux de fidélité assez fort dans ce domaine dès lors que l’expérience proposée apporte une vraie valeur ajoutée.

Conclusion

L'audience de l'Internet mobile est en forte croissance aussi bien en France qu'au niveau mondiale. Refuser de développer des sites ou applications avec des fonctionnalités propres à un usage en mobil lité est une gageure hasardeuse à laquelle de trop nombreuses entreprises encore ne devraient plus s'exposer si elles ne veulent pas risquer d'être distancées par la concurrence.

Les comportements et usages des technologies de l'information et de la communication poursuivent leurs évolutions sans se préoccuper le moins du monde d'être suivis ou subis par les entreprises. La démocratisation des terminaux mobiles a introduit de nouvelles contraintes et un challenge important pour les entreprises qui veulent demeurer performantes. A elles de s'adapter au mieux en évitant de négliger par manque d'objectif à long terme.

Si on tient compte de l'ensemble des études et projections, à court terme, le nombre des mobinautes dépassera celui des internautes. Affaire à suivre...

Et, si vous avez une question ou besoin d'un conseil, n'hésitez pas à me contacter.


* selon le bilan de Médiamétrie du 30 janvier 2012 sur l’audience de l’Internet mobile en France.

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